Raconter un évènement, une scène vécue.
Paris délivré par la Division Leclerc
Brusquement, à vingt-deux heures, ce soir du vingt-quatre août, la nouvelle éclate : «Leclerc est arrivé ! Leclerc est là ! Leclerc est à l’Hôtel de Ville !». «Oui, j’en suis sûr, je les ai vus passer sous mes fenêtres». Et soudain, dans le beau soir d’été de douceur, passe un long tintement. Une cloche, puis une seconde, puis des centaines d’autres. Bientôt, confondant en une vaste rumeur leurs sons limpides ou graves, les émouvantes voix de bronze des cloches de toutes les paroisses annoncent au peuple parisien sa délivrance... De toutes les portes des gens jaillissent et envahissent les rues. Les strophes de la «Marseillaise» s’élèvent dans les ténèbres. Chacun le jette dans la nuit comme un cri trop longtemps comprimé.
(J. d’Esme)
1/ Remarquez comment l’auteur situe le récit.
a/ L’auteur précise le jour, l’heure, la soudaineté de l’évènement...
«Brusquement, à vingt-deux heures, ce soir du vingt-quatre août, la nouvelle éclate. Et soudain, dans le beau soir d’été de douceur».
b/ Lisez un autre exemple :
«Longeant le bord des routes, les chemins vicinaux, les pistes à travers champs, ils fuyaient la région de Verdun évacuée par ordre». (G. Duhamel)
c/ Commencez votre devoir en indiquant les circonstances particulières au récit : date, heure, temps, lieu, etc...
2/ Remarquez la sincérité, la précision de la narration.
a/ «Leclerc est arrivée... est là... à l’Hôtel de Ville. Et soudain... passe un long tintement. De toutes les portes, des gens jaillissent, envahissent les rues. Les strophes de la «Marseillaise» s’élèvent...
b/ Lisez un autre exemple
«C’étaient des mannequins de boue qui défilaient, godillots de boue, cuissards de boue, capotés de boue et des bidons pareils à des blocs d’argile».
3/ Pour que votre récit soit clair et compréhensible, décrivez les évènements dans l’ordre où ils se sont produits.
A/ Remarquez que l’auteur a noté les évènements dans l’ordre où ils se sont déroulés :
a/ On annonce la nouvelle de l’arrivée de la Division Leclerc.
b/ La nouvelle se précise.
c/ Les cloches sonnent.
d/ Les gens sortent.
c/ «La Marseillaise», chant de délivrance, retentit.
B/ De même, classez vos idées dans un ordre logique.
exemple :
Le ciel était sombre à l’horizon. Bientôt un vent furieux se leva poussant de lourds nuages noirs. Un premier éclair jaillit, un grondement sourd se termina en claquements secs et la pluie, une pluie torrentielle, se mit à tomber.
C/ Pour mettre en relief un fait ou une idée, placez-les en tête du récit.
exemple :
Ce fut un orage terrible ! Dès trois heures les nuages amoncelés à l’horizon etc....
D/ Rendez votre récit intéressant en décrivant d’une manière vivante et précise ce que vous avez observé.
a/ Découvrez les sentiments relevés et exprimés par l’auteur.
L’auteur a su traduire les sentiments de la foule parisienne en décrivant ses actions, ses cris. Vous découvrez la joie des Parisiens :
«Les strophes de «La Marseillaise» s’élèvent dans les ténèbres».
Les sentiments de délivrance : «... comme un cri trop longtemps contenu».
b/ Lisez un bon exemple (Cherchez les sentiments exprimés dans les phrases suivantes) :
«Les uns regardaient la terre sans pouvoir en détourner les yeux... Il y en avait qui parlaient tout seuls, d’autres pleuraient... Ils ne pouvaient se lasser d’admirer la verdure des colline, le feuillage des arbres...». (Bernardin de Saint-Pierre : Retour en France)
c/ Faites sentir dans votre narration (sans avoir besoin de l’écrire) les sentiments éprouvés par les auteurs ou par vous-même (ce qui vous a intéressé, ennuyé, amusé, etc... )
Faites un récit d’un évènement vécu.
exemple :
«Votre chien Médor a été renversé par une automobile». Faites le récit de ce petit drame.
1/ Apprenez à commencer un récit :
Le début d’un récit doit être court et vivant.
Il doit nous faire participer tout de suite à l’action, sans longueurs et sans détails inutiles.
Voici trois débuts possibles :
a/ Samedi dernier nous étions à table lorsque nous entendîmes un hurlement dans la rue. Nous nous précipitâmes dehors...
b/ La semaine dernière il faisait beau temps. Mon père était dans le jardin et moi je faisais mes devoirs. Ma soeur Jacqueline voulut aller jouer sur le trottoir. Elle ouvrit la porte et Médor en profita pour sortir...
c/ Il est midi, nous déjeunons en famille. Soudain un hurlement dans la rue ! Nous nous précipitons...
Ordonnez votre récit :
1/ Le hurlement de Médor
2/ nous accourons, nous relevons le chien Médor
3/ on l’examine
4/ l’automobiliste vient s’excuser
5/ le diagnostic : ce n’est pas grave Médor n’a qu’une patte cassée
6/ conclusion
Traduisez les sentiments de tous :
La crainte, l’émotion, l’embarras de l’automobiliste, l’inquiètude. Enfin, le soulagement : ce n’est pas grave.
Apprenez à terminer votre récit :
La fin d’un récit doit être la suite logique des évènements. Elle doit satisfaire le lecteur. Voici deux manières de terminer ce récit.
1/ On fit venir le vétérinaire qui assura que ce n’était pas grave : Médor avait une patte cassée.
2/ Le vétérinaire examina Médor : «La patte avant droite est cassé, dit-il, ce n’est pas grave». Il la plâtra et Médor, tel un infirme, promena quelques semaines sa patte malade à travers la maison. Il est maintenant guéri, mais il a peur des automobiles «Chat échaudé craint l’eau froide».
Exercices
1/ Classez dans un ordre logique les évènements du récit ci-après :
La voiture capote, l’automobiliste freine, le conducteur aperçoit un chariot qui barre la route, les témoins se précipitent, on appelle le médecin, on sort les blessés de la voiture.
2/ Il vous est arrivé d’avoir peur. Racontez dans quelles circonstances. Qu’avez-vous fait ? Avez-vous essayer de vaincre votre peur ? Racontez fidèlement.
3/ Quel est votre jeu préféré. Racontez une partie que vous faites avec un camarade. Expliquez pourquoi vous préférez ce jeu aux autres.
4/ En rentrant de l’école, le soir, vous trouvez sur le bord de la route, un objet perdu : porte-monnaie, clef, somme d’argent, objets divers.... Vous portez l’objet trouvé à la Mairie.
5/ Vous avez eu l’occasion d’assister dans la rue à une scène amusante. Racontez en quelles circonstances, ce que vous avez vu, ce qui vous a tant amusé.
6/ (Voir la fable le Lièvre et la Tortue - La Fontaine)
Le lièvre, par son insouciance, a reçu une bonne leçon de la part de la tortue. Devenu vieux, il raconte son aventure à ses petits-enfants et il leur fait des recommandations.
7/ Le chat et le chien de la maison parlent entre eux de leurs maîtres. Imaginez ce qu’ils peuvent bien se dire.
8/ Un lapin s’est échappé du clapier et rencontre un lapin de garenne. Imaginez quelle peut être leur conversation.