(Emile Munier)
ELIMINER LES MOTS FAISANT DOUBLE-EMPLOI (pléonasmes)
1/ Dans une même phrase, évitez d’employer des mots indiquant une idée déjà exprimée.
exemple :
«Je sors dehors.»
Dire simplement : «Je sors.»
Un adjectif est inutile :
«Il a reçu une lettre anonyme, non signée.»
(Anonyme veut déjà dire : non signé)
Un adverbe est inutile :
«Il préfère mieux les confitures.»
«Dépêche-toi vite !»
«Toute la maison est entièrement meublée.» (les sens de toute et entièrement s’ajoutent).
«La poire est plus meilleure que la pomme.»
«Enfin, finalement, le repas est prêt.»
(Indiquez et expliquez pourquoi il faut supprimer les mots en italiques).
2/ Pour éviter les double-emplois, remplacez l’adjectif possessif par l’article, quand la possession ne laisse aucun doute.
exemples :
«Maman me donne mes bonbons que mon oncle m’a envoyés.»
Ecrire :
«Maman me donne les bonbons que mon oncle m’a envoyés.»
La fin de la phrase indique qu’il s’agit bien de mes bonbons.
«Je me suis coupé ma main.» (Je me suis coupé la main.)
«Il a mal à sa jambe.» (Il a mal à la jambe.)
EVITER LES PERIPHRASES, LES CLICHÉS ET LE STYLE IMAGÉ
1/ Ecrivez simplement, avec le moins de mots possible. (Employez des périphrases rarement, pour éviter une répétition par exemple).
2/ N’employez pas les expressions toutes faites et trop souvent utilisées (que l’on appelle aussi clichés).
«N’écoutant que sont courage,....» (Courageusement,... )
«En moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire...» (Rapidement,... Soudainement,... )
«Pendant tout le repas le vin coula à flots...» (Pendant le repas, de nombreuses bouteilles furent vidées.... ou : La boisson fut distribuée abondamment.... )
«Il reçut une avalanche de cadeaux.» (Il reçut de nombreux cadeaux)
«Il versait des torrents de larmes.» (Il pleurait sans pouvoir s’arrêter)
«Il bondit comme un léopard.» (Il bondit)
ECRIRE QUELQUEFOIS DES PHRASES SANS VERBE
1/ Pour rendre un récit plus vivant, pour noter une description, une énumération rapide, je supprime quelquefois le verbe de la phrase.
2/ Lire un exemple :
«C’est là une vraie cuisine. Une salle immense. Un des murs occupé par les cuivres, l’autre par les faïences. Au milieu, la cheminée, énorme caverne qu’emplit un feu splendide. Au plafond, un noir réseau de poutres magnifiquement enfumées, auxquelles pendent toutes sortes de choses joyeuses : des paniers, des lampes, un garde-manger, et, au centre, une large nasse à claire-voie où s’étalent de vastes trapèzes de lard. Sous la cheminée, entre le tourne-broche, la crémaillère et la chaudière, reluit et pétille un trousseau éblouissant d’une douzaine de pelles et de pincettes de toutes formes et de toutes grandeurs. L’âtre flamboyant envoie des rayons dans tous les coins et découpe de grandes ombres sur le plafond.»
LIRE DES EXEMPLES SIMPLES ET PRÉCIS
Une table bien mise
Kobus choisit une belle nappe damassé, et l’étendit sur la table soigneusement, passant une main dessus pour en effacer les plis et faisant aux coins de gros noeuds, pour les empêcher de balayer le plancher. Il fit cela lentement, gravement, avec amour. Après quoi, il prit une pile d’assiette plates et la posa sur la cheminée, puis une autre d’assiettes creuses. Il fit de même d’un plateau de verres de cristal, de ces verres lourds où le vin rouge a les reflets sombres du rubis, et le vin jaune ceux de la topaze. Enfin, il déposa les couverts sur la table, régulièrement, l’un en face de l’autre. Il plia les serviettes dessus, avec soin, en bateau et en bonnet d’évêque, se plaçant tantôt à droite, tantôt à gauche pour juger de la symétrie.
Erckmann-Chatrian
Le pot au feu
Le pot au feu ouvrait tout le repas de cérémonie, que ce soit noce ou enterrement. Il était la dernière ressource des malades et le salut des convalescents. Une main patiente levait l’écume grise. Puis venaient la carotte, le poireau, l’oignon clouté de girofle, le navet, la gousse d’ail, le demi feuille de laurier. La cuisson durait quatre ou cinq heures et davantage. Cela devait frémir et non bouillir et l’on tirait comme il faut les cendres et les braises. Mais quel parfum dans la maison, de la cuisine à l’alcôve où le malade se sentait renaître. Comment l’oublier ce premier bol de bouillon parfumé, semé de cerfeuil et auquel on souriait, adossé aux oreillers.
J. Cressot
EXERCICES
1/ Dans les phrases suivantes supprimez les mots inutiles.
Pour préparer le repas il n’y a que deux cuisinières seulement.
Toute la table est entièrement remplie de volailles : poulets, dindes, canards...
En outre de cela, nous avons mangé des gâteaux, des fruits...
Pierre redemande à nouveau une deuxième par de gâteau.
Ces pauvres gens manquent de pain pour se nourrir et de bois pour se chauffer.
2/ Corrigez les phrases suivantes (supprimez les mots inutiles, remaniez la phrase si nécessaire)
Je monte pour prendre le balai en haut de l’escalier.
Je rentre à nouveau dans la cuisine.
Je descends en bas de l’échelle.
Je relis mon devoir une seconde fois.
J’avance d’un pas en avant.
A la corde lisse je suis monté de trois mètres en hauteur.
J’avance d’un pas en avant.
Je stationne sur place.
3/ Supprimez les adjectifs inutiles dans les phrases suivantes :
C’était un grand géant gigantesque.
Cette revue hebdomadaire paraît chaque semaine.
Une minuscule petite bête.
C’est une petite poule naine.
Un pauvre mendiant frappe à la porte.
Des larmes éplorées coulaient sur son visage.
Cette réparation provisoire ne durera pas.
Ce spectacle permanent ne connaît pas d’arrêt.
Je viens de vider mon verre plein de vin.
Il est sourd des oreilles et borgne d’un oeil.
TEXTES DE REDACTIONS
1/ Il vous est arrivé de faire un repas sur l’herbe. Racontez à quelle occasion, où, quels compagnons vous aviez... Décrivez ce repas et montrez le plaisir que vous avez éprouvé.
2/ Des amis déjeunent à la maison. Tout le monde est à table. Soudain, votre petit frère, toujours aussi maladroit, renverse son verre. Montrez les diverses réactions des personnes présentes : que font votre petit frère, votre père, votre mère... ? Racontez la scène d’une manière vivante et faites parler les personnages.