Lire un texte d’écrivain :
La forêt en hiver
La campagne, l’hiver, c’est encore autre chose : plus une feuille aux arbres. Les près sont morts, grisâtres et tristes. La terre est durcie par la gelée. Les herbes folles et les grands chardons desséchés sont blancs de givre et, le long de rives, dans les petits creux où l’eau dort, la glace est prise. En haut des rochers, les squelettes noircis des grands châtaigniers se dressent immobiles, sous le ciel couleur de plomb. Tout est endormi et repose. Pourtant, les ajoncs vivaces, au milieu des bruyères grises et des fougères séchées, éclairent leur verdure terne de quelques fleurs jaunes, et les houx, aux feuilles luisantes, montrent leurs belles grappes de graines rouges.
Découvrir l’impression qui se dégage de la description
L’auteur a montré que le paysage est «triste» et «mort» :
1/ En choisissant ses mots :
«plus une feuille aux arbres. Les prés sont morts, grisâtres et tristes. L’eau dort. En haut des rochers, les squelettes noircis des peupliers se dressent immobiles. Tout est endormi et repose.»
2/ En usant de contrastes :
Quelques fleurs jeunes, les grappes de graines rouges font paraître par comparaison le paysage plus morne encore.
3/ Pour décrire un paysage cherchez les termes qui traduisent le mieux l’impression que vous avez ressentie en observant :
la tristesse, la gaieté, l’immensité, le silence, le vacarme etc...
exemple :
Campagne silencieuse :
Un silence profond régnait dans la solitude de la campagne, car la neige amortit tous les sons avec son tapis d’hermine. (Th. Gauthier)
Solitude :
La grande plaine est blanche, immobile et sans voix ; pas un bruit, pas un son ; toute vie est éteinte. (G. de Maupassant)
Beauté de l’hiver :
Et qu’y a-t-il de plus beau que la neige, lorsque le soleil en fait une nappe de diamants, ou lorsque la gelée se suspend aux arbres en fantastiques arcades, en indescriptibles festons de givre et de cristal. (G. Sand)
Violente tempête :
L’air n’était que tourbillons de neige, sifflements aigus du vent dans les branches sèches des mélèzes, glapissements insensés des rafales dans le creux des roches. (S. Faugier)
Remarquez la précision des détails
L’auteur montre toutes les parties du paysage (la forêt) et leur aspect particulier en hiver :
Le ciel : «....sous le ciel couleur de plomb».
La terre : «La terre est durcie par la gelée.»
L’eau : «Dans les petits creux où l’eau dort, la glace est prise.»
Les plantes : «Les herbes folles et les grands chardons desséchés sont blancs de givre.»
«En haut des rochers, les squelettes noircis des grands châtaigniers se dressent immobiles.»
«Les ajoncs vivaces, au milieu des bruyères grises et des fougères séchées...».
Pour une observation exacte, situez tous les détails d’un paysage
a/ Notez ce que vous avez vu (formes, couleurs, lumières) ; ce que vous avez entendu (bruits) ; ce que vous avez senti (odeur), touché, goûté.
b/ Choisissez les termes qui peignent ces détails aux différentes époques de l’année, aux différentes heures de la journée, par divers temps (soleil, pluie, etc... )
exemples :
Des adjectifs : «Le ciel profond, net et dur était criblé d’étoiles». (G. de Maupassant)
«La blanche lumière de l’hiver remplissait ma petite chamblre». (Erckmann-Chatrian)
Des verbes : «Un vent glacé frissonne et court par les allées». (G. de Maupassant)
«Le vent sifflait sur les champs couverts de neige. Il gémissait à travers les branches de vapeur».
Les armées de nuages reculèrent : la bourrasque bondit, monta, tordit des masses de vapeur». (H. Bosco)
C/ Notez les bruits :
exemples : «Le vent soufflait par rafales et les arbres qui se heurtaient avec forcefaisaient entendre des plaintes en se penchant très bas. J’entendais de longs sifflements, des craquements et des chutes de branches». (M. Audoux)
Lire et comparer d’autres descriptions
En forêt, au printemps
Peu à peu, l’oreille s’habitue au silence et discerne mille petits bruits qui lui échappaient La feuille inquiète frissonne et frémit comme une robe de soie. Une eau invisible murmure sous l’herbe. Un caillou sort furtivement d’un arbre. Un gland se détache et tombe sur le gazon avec un son mat. Une bête passe, froissant l’herbe. Un écureuil glapit en escaladant un arbre. Le pivert, avec un bruit régulier frappe du bec l’écorce des ormes pour en faire sortir les insectes dont il se nourrit. (Th. Gauthier)
La forêt à l’automne
Des feuilles tombaient à terre, et là, mêlées à la boue, formaient un terreau glissant et gras. Le sentier que nous suivions s’enfonçait en serpentant à travers des fourrés roussâtres. Des éclaircies, sur nos têtes, laissaient voir un ciel bas, couleur de grisaille et de cendre. La pluie menaçante endeuillait la forêt. Mais quelquefois encore, filtrant entre deux couches de nuages, un rayon de soleil glissait, traversait obliquement la futaie, caressait féériquement les haies, s’étalait sur le sol feuillu». (M. V. der Meerch)
Exercices :
1/ Remplacez les points par un des mots suivants :
ne sortaient, craquer, se détachait, brisés, tombait, montaient, tués.
La plaine, les haies, les ormes des clôtures, tout semblait morts,................. par le froid. Ni hommes, ni bêtes............. . Seules, les cheminées des chaumières en chemise blanche, révélaient la vie cachées des foyers par les minces filets de fumée qui................ droit dans l’air glacial. de temps en temps, on entendait................ les arbres comme si leurs membres de bois se fussent.................. sous l’écorce, et, parfois, une grosse branche........... et ............... (G. de Maupassant)
2/ Lisez les deux textes «La forêt au printemps» et «La forêt à l’automne» :
a/ Quelles impressions se dégagent de chacun de ces textes ? Relevez les mots qui traduisent le mieux ces impressions.
b/ Relevez en deux listes distinctes les adjectifs et les verbes qui vous paraissent les plus descriptifs.
c/ Notez les mots parlant de couleur et de lumière. Y-a-t-il des sensations transmises par le toucher ? Lesquelles ?
3/ Composez une phrase décrivant le ciel dans ses aspects différents :
a/ en hiver, par temps de neige
b/ au printemps
c/ en été, avant un orage
d/ en automne
Textes de rédaction
1/ Depuis plusieurs jours, le temps annonce la neige. Les journaux l’annoncent aussi. Qu’elle tarde à venir ! Enfin, pendant la classe du matin, les premiers flocons font leur apparition. Les écoliers chuchotent, jettent des coups d’oeil par les fenêtres. Les visages s’épanouissent. Chacun attend avec impatience l’heure de la sortie.
2/ L’hiver apporte aux écoliers des joies. Faites-les nous connaître en insistant sur les principales.