lundi 6 mai 2013

Le style - Eviter les équivoques





Eviter les équivoques dues aux pronoms personnels


Si une phrase contient plusieurs noms au même genre ou au même nombre, l’emploi des pronoms personnels peut prêter à confusion.

exemple :

La mésange a trouvé une chenille. Elle la porte à sa nichée. Elle est bientôt engloutie par un bec largement ouvert. (Qui est engloutie ?)


On évite les équivoques en écrivant :

La mésange a trouvé une chenille. Elle la porte à sa nichée. L’insecte est bientôt englouti par un bec largement ouvert.


Pour éviter la confusion, employez le même pronom pour remplacer le même nom.

Utilisez, s’il y a lieu des pronoms démonstratifs (celui-ci, celui-là... ), des pronoms relatifs (qui, que..... ).

Remplacez un nom par un synonyme.

N’hésitez pas à répéter le nom s’il le faut.


exemple :

La chrysis(1) a pondu dans le nid de l’abeille. Mais voici l’abeille revenue. Elle bourdonne. La chrysis a entendu ce bourdonnement qui est pour elle le son terrible de la trompette guerrière. Elle veut s’enfuir, elle sort. Mais l’autre, justement irritée, se précipite sur elle et la frappe de sa tête. (A. Karr).


(1) chrysis : guêpe dorée






ÉVITER LES ÉQUIVOQUES DUES AUX PRONOMS RELATIFS


Un pronom relatif mal placé change le sens de la phrase et, souvent, la rend ridicule.


exemple :

Les escargots sont détruits par le jardinier qui dévorent les salades.


Evitez les équivoques en écrivant :

Les escargots, qui dévorent les salades, sont détruits par le jardinier.



Placez le pronom relatif près de son antécédent.

Mieux encore, vous pouvez supprimer le pronom relatif et écrire :

Le jardinier détruit les escargots mangeurs de salades.



exemple :

Chaque étage de la fourmilière a sa destination propre que détermine surtout la température, les parties les plus chaudes étant réservées à l’élevage. (M. Maeterlink)


L’araignée, qui était deux fois grosses et lourde comme la plus grosse mouche, marcha sur la toile sans briser une maille. (A. Karr)




ÉVITER LES ÉQUIVOQUES DUES AUX PRONOMS DEMONSTRATIFS


Revoir le sens de : celui-ci, celui-là, celle-ci, celle-là, ceux-ci, ceux-là, celles-ci, celles-là







ÉVITER LES ÉQUIVOQUES DUES AUX ADJECTIFS POSSESSIFS

Il peut y avoir confusion par l’emploi d’un adjectif possessif.

exemple :

Le hérisson s’est embusqué dans la planche de salades. Il y attend un escargot. C’est là son domaine. (Le domaine du hérisson ou de l’escargot ?)


Précisez le sens en remplaçant l’adjectif possessif par un complément de nom(employez un synonyme si possible)

Le hérisson s’est embusqué dans la planche de salades. Il y attend un escargot. C’est là le domaine du mollusque amateur de feuilles tendres.




ÉVITER LES ERREURS DE SENS EN PLAÇANT CORRECTEMENT CERTAINS MOTS


La place de l’adjectif qualificatif (avant ou après le nom) peut modifier le sens de la phrase.

Remarquez la place de l’adjectif dans les phrases suivantes :

Pasteur et Curie sont de grands hommes.

Les géants sont des hommes grands.

Durand a commis plusieurs vols : c’est un triste individu.

Il ne rit jamais : quel individu triste !




Placer correctement certains compléments (évitez les équivoques en plaçant les compléments le plus près possible des mots complétés, verbes ou noms).

exemples : (remarquez l’équivoque)

Cette année, c’est la première entrée dans la maison d’une mouche.

Cette année, c’est la première entrée d’une mouche dans la maison.


Ce matin, trois poules ont été trouvées étranglées par Pierre, près du poulailler.

Ce matin, Pierre a trouvé trois poules étranglées près du poulailler.




exemple :

Le réveil de la ruche

Les abeilles de la ruche ont secoué la torpeur de l’hiver. La reine s’est remise à pondre dès les premiers jours de février. Les ouvrières ont visité les anémones, les ajoncs, les violettes, les saules et les noisetiers. Puis le printemps a envahi la terre. Les greniers, les caves débordent de miel et de pollen. Des milliers d’abeilles naissent chaque jour. L’encombrement de la cité trop prospère devient tel que, le soir, à leur retour des fleurs, des centaines de travailleuses attardées ne trouvent plus à se loger. 

(A. Maeterlinck)








EXERCICES



1/ Dans les phrases suivantes, supprimez l’équivoque due à l’emploi des pronoms personnels en italique.

Pierre s’entretient souvent avec son ami, mais il (l’ami) écoute mal ce qu’il (Pierre) lui dit.

L’abeille se pose sur la fleur. Elle (la fleur) est remplie de suc qu’elle (l’abeille) aspire et qu’elle (l’abeille) transporte ensuite à la ruche. 

Jeanne essaie d’attraper la sauterelle, mais elle (la sauterelle) la (Jeanne) voit etelle ((la sauterelle) saute plus loin. 

La mouche s’est prise dans la toile de l’araignée. Elle (la mouche) se débat. Elle (l’araignée) arrive pour la (la mouche) piquer, mais elle (la mouche) réussit à se décrocher et elle (la mouche) s’envole.



2/ Dans les phrases suivantes, écrivez à leur place normale les subordonnées, ou, si vous le pouvez, supprimez-les.

La mouche est aussitôt tuée par l’araignée qui s’est prise dans la toile. 

Je viens de trouver des chenilles dans le jardin qui dévorent les choux.

J’ai aperçu un pivert sur un arbre qui cherchait des insectes.

Pour aller à la pêche, Pierre a attrapé des sauterelles dans le pré qu’il a mis dans un boîte.

René a trouvé une mouche sur la table qui a deux pattes arrachées.

Il a attrapé un papillon sur une fleur qui se posait.

Robert a donné des vers aux poules qu’il a trouvés dans le jardin.



3/ Rédigez quelques phrases sur le sujet suivant : «un beau papillon» 
(où l’avez-vous vu ? Décrivez son corps, sa tête, ses ailes)





4/ Rédactions

1/ Une araignée a tendu sa toile dans le jardin. Une mouche vient s’y prendre. Décrivez les efforts de la mouche pour se libérer, l’arrivée de l’araignée.


2/ Une fourmi transporte un fardeau bien plus gros qu’elle. Vous l’observez. Vous placez un obstacle sur sa route. Montrez la persévérance de l’insecte, son insistance à poursuivre sa route et à ne pas abandonner son fardeau.