samedi 23 novembre 2019

PEUT-ON SE PASSER DU PASSÉ SIMPLE ?




source : http://www.bvoltaire.com/on-se-passer-passe-simple/



Faire disparaître l’usage du passé simple de l’enseignement, c’est appauvrir volontairement l’expression de la pensée et donc la pensée elle-même.

On n’enseigne plus guère le passé simple à l’école. Trop compliqué, archaïque, voire élitiste ! À la rigueur, les troisièmes personnes du singulier et du pluriel. C’est comme le subjonctif imparfait, qui a pratiquement disparu depuis que l’on entend moins Jean-Marie Le Pen à la télévision. Le subjonctif ? On s’en balance. L’important n’est-il pas qu’on se comprenne ?
Le mal est plus pernicieux qu’il n’y paraît. Une langue est d’autant plus riche qu’elle permet d’exprimer sa pensée avec plus de justesse. Et une pensée est d’autant plus pauvre qu’elle dispose d’un vocabulaire sommaire, d’une morphologie réduite et d’une syntaxe minimale. 
Méconnaître le passé simple, ne pas l’enseigner, c’est limiter l’accès aux grands textes littéraires. Sans passé simple, on ne peut comprendre la poésie de ces vers de Racine dans Phèdre : « Ariane, ma sœur, de quel amour blessée, / Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée ! » Pourquoi parler ainsi ? Il aurait dû écrire : « Vous êtes clamsée parce qu’un mec vous a lâchée ! »Mais on sait qu’aujourd’hui, pour beaucoup, la langue de Racine est devenue du chinois. 
Cherchez sur Internet des lettres de poilus pendant la guerre de 14-18 : nos aïeux connaissaient le passé simple et l’utilisaient couramment. Voici le premier exemple sur lequel je suis tombé : « Nos voisins d’en face tinrent mieux leur parole que nous. Pas un coup de fusil. On put travailler aux tranchées, aménager les abris comme si on avait été dans la prairie Sainte-Marie. Le lendemain, ils purent s’apercevoir que ce n’était plus Noël, l’artillerie leur envoya quelques obus bien sentis en plein dans leur tranchée. »
Eh oui ! Malgré la guerre, dans leurs tranchées, ils employaient le passé simple. 
Qu’on ne dise pas que c’est un temps trop difficile à apprendre ! Certes, nous sortons de décennies de pédagogie où il est mal vu – parfois même par l’inspection – d’en demander trop aux enfants. La littérature de jeunesse, les articles de presse, les publicités remplacent les grands textes, dont certains sont tout à fait à leur portée. J’entends des partisans de la pédagogie nouvelle faire « Pouah ! » à l’idée de transmettre ce qu’ils appellent une littérature d’« héritiers ». 
Pas étonnant qu’ils n’apprécient guère le nouveau ministre, qui offrit à des élèves de CM2 un recueil des Fables de La Fontaine ! Quel réactionnaire !
Rien de plus facile, pourtant, que d’apprendre à des élèves de tous niveaux les emplois, voire les subtilités, du passé simple. On explique souvent que, contrairement à l’imparfait, qui exprime la durée ou la répétition, le passé simple a une valeur ponctuelle. Citez-leur ce vers de Victor Hugo, décrivant la fuite de Caïn, poursuivi par sa conscience : « Il marcha trente jours, il marcha trente nuits. » Ils comprendront aisément que le passé simple peut aussi exprimer la durée et seront tout étonnés de cette découverte.
Le passé simple participe de la richesse de la langue française. Oui, on peut s’en passer et se contenter de ce qui est strictement utile pour communiquer. « L’endroit le plus utile d’une maison, ce sont les latrines », écrivait Théophile Gautier, qui dénonçait, déjà au XIXe siècle, les excès de l’utilitarisme.
Faire disparaître l’usage du passé simple de l’enseignement, c’est appauvrir volontairement l’expression de la pensée et, donc, la pensée elle-même. Sans doute peut-on vivre sans passé simple, à condition d’accepter que notre patrimoine linguistique se détricote. On cède sur l’orthographe, on cède sur le subjonctif, on cède sur le passé simple et, à la fin, il ne reste plus rien !





jeudi 20 juin 2019

Clore ou clôturer ?


Ne tournons pas autour du... clos : l'Académie met en garde contre l'emploi abusif de clôturer à la place de clore au sens figuré de « fermer, mettre un terme à » (un débat, une séance, un congrès) : « Dans le sens de terminer, on ne doit pas employer clôturer mais clore. » Après tout, ne dit-on pas l'incident est clos (et non l'incident est clôturé) ?



lire la suite : http://parler-francais.eklablog.com/clore-cloturer-a3738531

vendredi 11 janvier 2019

Mot variable - L'article (analyse)

Analyse de l'article


Pour analyser l'article on en indique :

1/ L'espèce : c'est-à-dire s'il est défini (élidé ou contracté), indéfini, partitif.


2/ Le genre : s'il est du masculin ou du féminin.


3/ Le nombre : s'il est du singulier ou du pluriel.


4/ La fonction : c'est-à-dire le nom qu'il détermine.


exemple :

Aux amis.

Aux : article défini contracté (mis pour à les) masculin, pluriel, détermine amis.


Mot variable - Article avant : plus, mieux, moins


Article avant : plus, mieux, moins



Avec les adverbes plus, mieux, moins, l'article varie pour exprimer une idée de comparaison : 

Cette femme est la plus heureuse des mères.

On compare le bonheur d'une mère à celui des autres mères.



Le reste invariable si l'on veut exprimer une qualité portée au plus haut degré, sans idée de comparaison :

C'est auprès de ses enfants que cette mère est le plus heureuse.

C'est à dire : heureuse au plus haut degré.





Mot variable - L'article (syntaxe)





Syntaxe

Répétition de l'article


Quand deux adjectifs unis par la conjonction et qualifient un même substantif, l'article ne se répète pas devant le second :

Le SIMPLE et BON La Fontaine est le premier des fabulistes français.



L'article ne se répète pas quand les noms forment pour ainsi dire une expression indivisible ou quand on parle de personnes, de choses analogues : 

Ecole des Ponts et Chaussées ;

Les Officiers et sous-Officiers ;

Les père et mère ;

Journal paraissant les lundi, jeudi et samedi.



On supprime également l'article après la conjonction ou, devant un deuxième nom qui est le synonyme ou l'explication du premier : 

le Bosphore ou Détroit de Constantinople ;

l'article sulfurique ou vitriol.