mercredi 3 juin 2015

Un petit chef d'œuvre de drôlerie animale concocté par Jean d'Ormesson. (Le français ? Une langue animale...)



 

 

Le français ? Une langue animale...



 «Myope comme une taupe», «rusé comme un renard» «serrés comme des sardines»... les termes empruntés au monde animal ne se retrouvent pas seulement dans les fables de La Fontaine, ils sont partout.


La preuve : que vous soyez fier comme un coq, fort comme un bœuf, têtu comme un âne, malin comme un singe ou simplement un chaud lapin, vous êtes tous, un jour ou l'autre, devenu chèvre pour une caille aux yeux de biche.

Vous arrivez à  votre premier rendez-vous fier comme un paon et frais comme un gardon et là, ... pas un chat! Vous faites le pied de grue, vous demandant si cette bécasse vous a réellement posé un lapin.

 Il y a anguille sous roche et pourtant le bouc émissaire qui vous a obtenu ce rancard, la tête de linotte avec qui vous êtes copain comme cochon, vous l'a certifié: cette poule a du chien, une vraie panthère! C'est sûr, vous serez un crapaud mort d'amour. Mais tout de même, elle vous traite comme un chien.

 Vous êtes prêt à  gueuler comme un putois quand finalement la fine mouche arrive. Bon, vous vous dites que dix minutes de retard, il n'y a pas de quoi casser trois pattes à un canard. Sauf que la fameuse souris, malgré son cou de cygne et sa crinière de lion est en fait aussi plate qu'une limande, myope comme une taupe, elle souffle comme un phoque et rit comme une baleine. Une vraie peau de vache, quoi! Et vous, vous êtes fait comme un rat.

 Vous roulez des yeux de merlan frit, vous êtes rouge comme une écrevisse, mais vous restez muet comme une carpe. Elle essaie bien de vous tirer les vers du nez, mais vous sautez du coq à  l'âne et finissez par noyer le poisson. Vous avez le cafard, l'envie vous prend de pleurer comme un veau (ou de verser des larmes de crocodile, c'est selon). Vous finissez par prendre le taureau par les cornes et vous inventer une fièvre de cheval qui vous permet de filer comme un lièvre.

 Ce n’est pas que vous êtes une poule mouillée, vous ne voulez pas être le dindon de la farce. Vous avez beau être doux comme un agneau sous vos airs d'ours mal léché, faut pas vous prendre pour un pigeon car vous pourriez devenir le loup dans la bergerie.

 Et puis, cela aurait servi à  quoi de se regarder comme des chiens de faïence. Après tout, revenons à nos moutons: vous avez maintenant une faim de loup, l'envie de dormir comme un loir et surtout vous avez d'autres chats à fouetter.




jeudi 16 avril 2015

Mot variable - Le nom : Aïeul - ciel - oeil



Les noms aïeul, ciel, oeil ont deux pluriels différents :

aïeux, cieux, yeux 

ou 

aïeuls, ciels, oeils.






Aïeux s'emploie dans le sens d'ancêtres : 

Les Gaulois sont nos aïeux.



Aïeuls désigne le grand-père paternel et le grand-père maternel :

Mes deux aïeuls sont encore vivants.







Cieux est le pluriel le plus ordinaire de ciel.

On ne se sert de ciels que dans les cas suivants :

des ciels de lit,
des ciels de tableaux,
des ciels de carrière.





Oeil fait yeux :

J'ai mal aux yeux.

On dit aussi :

Les yeux de la soupe, du pain, du fromage,

ainsi qu'en terme de jardinage :

Tailler un pêcher à deux, à trois yeux.


Mais on dit :

Des oeils-de-boeuf,
des oeils-de-perdrix,

etc.....




Mot variable - Le nom : le mot "gens"


"Gens" veut au masculin les adjectifs ou les participes  qui précèdent ainsi que ceux qui le suivent : 

Tous les gens vertueux sont heureux.



Si un adjectif est placé immédiatement avant le mot "gens", cet adjectif et tous ceux qui peuvent le précéder se mettent au féminin :

Ce sont de bonnes gens.

Toutes les sottes gens sont orgueilleux.



1ère remarque :

Cependant si l'adjectif qui précède immédiatement "gens" est terminé au masculin par un "e" muet, comme brave, honnête, cet adjectif et tous ceux qui précèdent "gens" se mettent au masculin :

Tous les vrais honnêtes gens.


2ème remarque :

"Gens", suivi de "de" et d'un nom qui le rend propre à désigner un être quelconque, veut tous ses correspondants au masculin :

Certains gens d'affaires, de robe, de lettres, etc....

mardi 14 avril 2015

Mot variable - Le nom : Syntaxe




Noms des deux genres



Nous avons des noms qui, en français, prennent les deux genres sans que leur signification change notablement.

Ainsi : 

Aigle est du masculin :

1) Quand il désigne en général l'oiseau qui porte ce nom : l'aigle est fier.


2) Quand on parle d'un homme de génie : Bossuet fut surnommé l'Aigle de Meaux.



Aigle est du féminin :

1) Quand il désigne la femelle de l'oiseau : l'aigle femelle est plus petite que l'aigle mâle.

2) Quand il signifie étendard, enseigne militaire : les aigles romaines triomphèrent en Gaulle.


Cependant on dit : l'aigle blanc de Pologne ; l'aigle noir de Prusse.



Amour, délice et orgue sont masculins quand on les emploie au singulier :

Un amour fatal.

Un grand délice.

Un orgue harmonieux.



Employés au pluriel, ils sont féminins

Des fatales amours.

De grandes délices.

Des orgues harmonieuses.




Quand orgue est représenté dans la même phrase par un mot singulier et par un mot pluriel, le masculin doit régner partout :

C'est un des plus beaux orgues que j'aie entendus.






Couple signifiant simplement le nombre deux est féminin :

J'ai mangé une couple d'oeufs.




Couple est masculin s'il désigne deux êtres unis par un sentiment, par une cause qui les rend propres à agir de concert :

Un couple d'amis.

Un couple de boeufs.






Enfant est masculin s'il désigne un petit garçon ; il est féminin s'il désigne une petite fille :


Paul est un enfant gentil.


Berthe est une charmante enfant.







Foudre, feu du ciel, est du  féminin

La foudre tue.




Foudre est du masculin :

1) Quand il désigne un grand tonneau : 

Un foudre de 50 hectolitres.


2) Quand il signifie grand capitaine, grand orateur, etc... :

Condé était un foudre de guerre.


Quand il désigne une sorte de dard enflammé, foudre est du masculin :

Jupiter lançait son foudre.








Hymne est masculin quand il désigne tout autre chant :

Un hymne national.






Oeuvre est généralement du féminin :

Le Louvre possède plusieurs belles oeuvres de Raphaël.


Oeuvre employé au singulier, est masculin quand il désigne l'ensemble des ouvrage d'un musicien, d'un artiste :

Le grand oeuvre de Mozart.






Orge est du féminin :

De l'orge bien levée.



Orge n'est masculin que dans ces deux expressions :

Orge mondé,
Orge perlé.






Pâque, fête des Juifs, est nom propre masculin et s'écrit sans "s".



Pâques, fête chrétienne, est nom propre masculin et s'écrit avec un "s" :

Nous partirons à Pâques prochain.



Dans les expressions Pâques fleuries (le dimanche des Rameaux), Pâques closes (le dimanche de Quasimodo), Pâques est du féminin.







Période est masculin quand il signifie le plus haut point où arrivent une personne, une chose :

Cicéron porta l'éloquence à son plus haut période.



Période est féminin dans tous les autres cas :

La période du Moyen-Age finit avec Charles VII.






Personne, nom commun, c'est-à-dire précédé d'un déterminatif, est féminin :

Cette personne est heureuse.


Personne, pronom indéfini, est masculin :

Personne n'est plus heureux que lui.





Quelque chose, signifiant une chose, est masculin :

J'ai appris quelque chose d'ennuyeux.


Il est féminin s'il signifie quelle que soit la chose :

Quelque chose que vous ayez promise, tenez parole.



















vendredi 10 avril 2015

Mot variable - Le nom : Formation du pluriel des noms

Règle générale






On forme le pluriel dans les noms en ajoutant la lettre "s" au singulier.



exemple : une ville - des villes.








Les noms terminés au singulier par "s", "x" ou "z" ne changent pas au pluriel.


Exemple :

le rubis - les rubis

la noix - les noix

le nez - les nez








Les noms terminés au singulier par "au", "eu",prennent "x" au pluriel.

Exemple :

l'oiseau - les oiseaux

un enjeu - des enjeux






Sept nom terminés au singulier par "ou" :

bijou, caillou, chou, genou, hibou, joujou, pou,


prennent un "x au pluriel :

des bijoux, des cailloux, des choux, des hiboux, des joujoux, des poux.


Tous les autres noms en "ou" prennent "s" : des trous, des verrous, etc....







Les noms terminés en "al" changent au pluriel "al" en "aux".


Exemple

le cheval - des chevaux

un caporal - des caporaux


Il faut excepter :

bal, cal, carnaval, chacal, festival, régal 

qui prennent "s" au pluriel :

des bas, des cals, des carnavals, des chacals, des festivals, des régals.







Quelques autres peu employés au pluriel prennent aussi "s", ainsi :

aval, archal, bancal, narval, nopal, pal, santal, serval, 

font : avals, archals, bancals......





Sept noms en "ail" :

bail, corail, émail, soupirail, vantail, travail, vitrail,

changent au pluriel "ail" en "aux":

des baux des coraux, des émaux, des soupiraux, des vantaux, des travaux, des vitraux.




Tous les autres noms en "ail" prennent "s" : des portails, des détails, etc...



Ail fait au pluriel aulx : j'ai planté des aulx.

Cependant, en terme de botanique, ail fait ails : La famille des ails.




Bercail n'a pas de pluriel.

Bestiaux sert de pluriel à bétail.