mardi 7 mai 2013






Johann Wilhelm Ludwig Gleim (1710-1803) est un poète allemand.

Il publia des poésies, des élégies, des fables, des romances,
des hymnes guerriers, des satires...











 




L’Abeille et le Moucheron






L’aube à peine a blanchi les cieux ;
Sur les fleurs une abeille vole,
Et, plongeant dans chaque corolle,
Elle y puise un suc précieux.
«Prends garde à toi, soeur téméraire,
Lui dit un prudent moucheron ;
Plus d’une fleur contient, dit-on,
Du poison. - Oh ! je sais extraire
Le miel sans toucher au poison.»

Comme elle, amis, de toutes choses,
Livres, systèmes, fleurs écloses,
Sachons ne prendre que le bon.






L’Etoile du soir 

Pâle étoile du soir, messagère lointaine
Dont le front sort brillant des voiles du couchant
De ton palais d'azur au sein du firmament
Que regardes-tu dans la plaine ?

La tempête s'éloigne et les vents sont calmés
La forêt qui frémit pleure sur la bruyère
Le phalène doré dans sa course légère
Traverse les près embaumés.

Que cherches-tu sur la terre endormie ?
Mais déjà sur les monts, je te vois t'abaisser ;
Tu fuis en souriant mélancolique amie
Et ton tremblant regard est près de s'effacer.

Etoile qui descend sur la verte colline
Triste larme d'argent du manteau de la nuit
Toi que regarde au loin le pâtre qui chemine
Tandis que pas à pas, son long troupeau le suit :

Etoile, où t'en vas-tu dans cette nuit immense ?
Cherches-tu sur la rive un lit dans les roseaux ?
Ou, t'en vas-tu, si belle, à l'heure du silence,
Tomber comme une perle au sein profond des eaux ?

Ah ! si tu dois mourir, bel astre, et si ta tête
Va dans la vaste mer plonger ses blonds cheveux,
Avant de nous quitter, un seul instant arrête,
Etoile de l'amour, ne descend pas des cieux !


Alfred de Musset









 


Alfred de Musset (1810-1857) - Poète et dramaturge Français.




Les pommiers (Charles Frémine)









Les pommiers




Quand les récoltes sont rentrées
Et que l’hiver est revenu,
Des arbres, en files serrées,
Se déroulent sur le sol nu.
Ils n’ont pas le port droit des ormes,
Ni des chênes les hauts cimiers ;
Ils sont trapus, noirs et difformes :
Pourtant qu’ils sont beaux, mes pommiers.


Leurs rangs épais couvrent la plaine
Et la vallée et les plateaux ;
En droite ligne et d’une haleine,
Ils escaladent les coteaux ;
Tout leur est bon, le pré, la lande...
Mais, s’il faut du sable aux palmiers,
Il faut de la terre normande
A la racine des pommiers !


Quand mai sur leur tête arrondie
Pose une couronne de fleurs,
Les filles de la Normandie
N’ont pas de plus fraîches couleurs :
Leurs floraisons roses et blanches
Sont la gloire de nos fermiers :
Heureux qui peut voir sous leurs branches
Crouler la neige des pommiers !


Les matinales tourterelles
Chantent dans leurs rameaux touffus,
Et les geais y font des querelles
Aux piverts logés dans leurs fûts ;
Les grives s’y montrent très dignes
Et tendres comme des ramiers :
Elles se grisent dans les vignes,
Mais font leurs nids dans les pommiers !



Charles Frémine








Charles Frémine (1841-1906) est un écrivain, journaliste français.




Rédaction - Devoir d'élève (CM2)














Depuis longtemps, papa m’a promis de m’emmener à la chasse. Enfin, le jour tant attendu arrive. J’endosse pour la circonstance mon blouson de gros lainage marron, je chausse mes bottes de caoutchouc : il va falloir marcher dans la terre humide. Papa revêt sa tenue de chasse : brodequins et guêtres de toile, culotte de cheval, veste de velours à grande poche dans le dos. Sa cartouchière, bien garnie le ceinture. Le carnier sur le dos et son fusil, un seize à deux coups, sur l’épaule, le voilà prêt à partir. Rita, le petit cocker, trépigne de joie et saute à la porte de la cour.

Nous partons. Il est tôt, cependant, papa marche d’un bon pas. J’ai peine à le suivre, mais je ne voudrais pas le lui avouer. Rita ne perd pas son temps. Elle court en tous sens ; le nez bas, sa courte queue toujours en mouvement. Le gibier ne se montre pas...

Soudain, la chienne s’arrête. Papa se tient prêt à épauler. J’ose à peine respirer. Sur un signe du chasseur, Rita s’élance. Une volée de perdreaux s’enfuit en tous sens, le carnier restera vide. Il nous faut reprendre notre marche. A chaque instant, je crois apercevoir un lièvre, un faisan. Cette fois, j’en suis sûr ! C’est bien un lapin qui montre sa petite queue blanche. Malheureusement, il est trop loin et papa ne peut pas le tirer. Nous devons nous contenter de la petite grive qui s’envole, entre deux rangs de vigne, à quelques mètres de nous. Sur un coup de fusil, elle s’abat, et Rita, toute joyeuse, la rapporte bien vite...

Je dis... Je ne dis pas...



Je ne dis pas...Je dis....
Il se promène en bras de chemise.Il se promène en manches de chemise.
Il est mou comme une chique.Il est mou comme une chiffe.
Une tête d'oreiller.Une taie d'oreiller.
Il risque de guérir.Il a des chances de guérir.
Il a des chances de se blesser.Il risque de se blesser.
Tu me rabats les oreillesTu me rebats les oreilles.
Il reste rue des Bateliers.Il demeure (habite) rue des Bateliers.          
Je soussigné, a l'honneur....          Je soussigné, ai l'honneur...          
Ce barrage est vraiment conséquent.Ce barrage est vraiment important.
Cet homme est très fortuné.          Cet homme est très riche.
C'est une rue passagère.          C'est une rue passante.          
Je pars à la ville.Je pars pour la ville.
J'ai rêvé à vous.J'ai révê de vous.
Je vais au boucher.          Je vais chez le boucher.          
J'ai déjeuné avec du pain sec.          J'ai déjeuné de pain sec.
La clé est après la porte.La clé est à la porte.          
Il y a sept à huit personnes chez le boulanger.Il y a sept ou huit personnes chez le boulanger.          
Je roule en bicyclette.Je roule à bicyclette.          
C'est à vous à qui je parle.          C'est à vous que je parle.
La maison que je vous parle est vendue.          La maison dont je vous parle est vendue.
Je me rappelle de mon premier jour de classe.Je me rappelle mon premier jour de classe.          
Tant qu'à faire, je préfère la meilleure qualité.          Quant à faire, je préfère la meilleure qualité.          
Tout d'un coup, il pleut.Tout à coup, il pleut.
Dessus le buffet.... Dessous l'armoire.          Sur le buffet..... Sous l'armoire....          
Il est adoré de ses employés.Il est adoré par ses employés.          
Parmi toutes ses images, il n'y en a pas une pareille.         Parmi toutes ces images, il n'y en a pas deux pareilles.          
Je ne m'en rappelle plus.          Je ne me le rappelle plus.
Nous sommes obligés de s'asseoir par terre.          Nous sommes obligés de nous asseoir par terre.          
Je vous écrirai aussitôt mon retour.          Je vous écrirai après mon retour.          
Mène moi (z) y.          Mènes-y moi.
Donne moi (z) en.          Donne m'en.          
Ils se sont en allés après dîner.          Ils s'en sont allés après dîner.          
Ne redemande pas à nouveau du gâteau.          Ne redemande pas du gâteau.          
J'ai vu un petit nain et un grand géant.          J'ai vu un nain et un géant.          
Je suis sorti dehors, monté en haut, rentré dedans, descendu en bas.          Je suis sorti, monté, rentré, descendu.          
La conversation se termine par des reproches réciproques de part et d'autre.La conversation se termine par des reproches réciproques. 

lundi 6 mai 2013

Les sujets spéciaux - Raconter un évènement, une scène vécue







Raconter un évènement, une scène vécue.








Paris délivré par la Division Leclerc




Brusquement, à vingt-deux heures, ce soir du vingt-quatre août, la nouvelle éclate : «Leclerc est arrivé ! Leclerc est là ! Leclerc est à l’Hôtel de Ville !». «Oui, j’en suis sûr, je les ai vus passer sous mes fenêtres». Et soudain, dans le beau soir d’été de douceur, passe un long tintement. Une cloche, puis une seconde, puis des centaines d’autres. Bientôt, confondant en une vaste rumeur leurs sons limpides ou graves, les émouvantes voix de bronze des cloches de toutes les paroisses annoncent au peuple parisien sa délivrance... De toutes les portes des gens jaillissent et envahissent les rues. Les strophes de la «Marseillaise» s’élèvent dans les ténèbres. Chacun le jette dans la nuit comme un cri trop longtemps comprimé.

(J. d’Esme)






1/ Remarquez comment l’auteur situe le récit.

a/ L’auteur précise  le jour, l’heure, la soudaineté de l’évènement...

«Brusquement, à vingt-deux heures, ce soir du vingt-quatre août, la nouvelle éclate. Et soudain, dans le beau soir d’été de douceur».


b/ Lisez un autre exemple :

«Longeant le bord des routes, les chemins vicinaux, les pistes à travers champs, ils fuyaient la région de Verdun évacuée par ordre». (G. Duhamel)

c/ Commencez votre devoir en indiquant les circonstances particulières au récit : date, heure, temps, lieu, etc...



2/ Remarquez la sincérité, la précision de la narration.

a/ «Leclerc est arrivée... est là... à l’Hôtel de Ville. Et soudain... passe un long tintement. De toutes les portes, des gens jaillissent, envahissent les rues. Les strophes de la «Marseillaise» s’élèvent...


b/ Lisez un autre exemple

«C’étaient des mannequins de boue qui défilaient, godillots de boue, cuissards de boue, capotés de boue et des bidons pareils à des blocs d’argile».



3/ Pour que votre récit soit clair et compréhensible, décrivez les évènements dans l’ordre où ils se sont produits.

A/ Remarquez que l’auteur a noté les évènements dans l’ordre où ils se sont déroulés :

a/ On annonce la nouvelle de l’arrivée de la Division Leclerc.
b/ La nouvelle se précise.
c/ Les cloches sonnent.
d/ Les gens sortent.
c/ «La Marseillaise», chant de délivrance, retentit.


B/ De même, classez vos idées dans un ordre logique.

exemple :

Le ciel était sombre à l’horizon. Bientôt un vent furieux se leva poussant de lourds nuages noirs. Un premier éclair jaillit, un grondement sourd se termina en claquements secs et la pluie, une pluie torrentielle, se mit à tomber.




C/ Pour mettre en relief un fait ou une idée, placez-les en tête du récit.

exemple :

Ce fut un orage terrible ! Dès trois heures les nuages amoncelés à l’horizon etc....



D/ Rendez votre récit intéressant en décrivant d’une manière vivante et précise ce que vous avez observé.

a/ Découvrez les sentiments relevés et exprimés par l’auteur.

L’auteur a su traduire les sentiments de la foule parisienne en décrivant ses actions, ses cris. Vous découvrez la joie des Parisiens :
«Les strophes de «La Marseillaise» s’élèvent dans les ténèbres».

Les sentiments de délivrance : «... comme un cri trop longtemps contenu».


b/ Lisez un bon exemple  (Cherchez les sentiments exprimés dans les phrases suivantes) :

«Les uns regardaient la terre sans pouvoir en détourner les yeux... Il y en avait qui parlaient tout seuls, d’autres pleuraient... Ils ne pouvaient se lasser d’admirer la verdure des colline, le feuillage des arbres...». (Bernardin de Saint-Pierre : Retour en France)


c/ Faites sentir dans votre narration (sans avoir besoin de l’écrire) les sentiments éprouvés par les auteurs ou par vous-même (ce qui vous a intéressé, ennuyé, amusé, etc... )


Faites un récit d’un évènement vécu.


exemple :

«Votre chien Médor a été renversé par une automobile». Faites le récit de ce petit drame.


1/ Apprenez à commencer un récit :

Le début d’un récit doit être court et vivant.
Il doit nous faire participer tout de suite à l’action, sans longueurs et sans détails inutiles.

Voici trois débuts possibles :

a/ Samedi dernier nous étions à table lorsque nous entendîmes un hurlement dans la rue. Nous nous précipitâmes dehors...


b/ La semaine dernière il faisait beau temps. Mon père était dans le jardin et moi je faisais mes devoirs. Ma soeur Jacqueline voulut aller jouer sur le trottoir. Elle ouvrit la porte et Médor en profita pour sortir...


c/ Il est midi, nous déjeunons en famille. Soudain un hurlement dans la rue ! Nous nous précipitons...



Ordonnez votre récit :

1/ Le hurlement de Médor

2/ nous accourons, nous relevons le chien Médor

3/ on l’examine

4/ l’automobiliste vient s’excuser

5/ le diagnostic : ce n’est pas grave Médor n’a qu’une patte cassée

 6/ conclusion


Traduisez les sentiments de tous :

La crainte, l’émotion, l’embarras de l’automobiliste, l’inquiètude. Enfin, le soulagement : ce n’est pas grave.


Apprenez à terminer votre récit :

La fin d’un récit doit être la suite logique des évènements. Elle doit satisfaire le lecteur. Voici deux manières de terminer ce récit.

1/ On fit venir le vétérinaire qui assura que ce n’était pas grave : Médor avait une patte cassée.

2/ Le vétérinaire examina Médor : «La patte avant droite est cassé, dit-il, ce n’est pas grave». Il la plâtra et Médor, tel un infirme, promena quelques semaines sa patte malade à travers la maison. Il est maintenant guéri, mais il a peur des automobiles «Chat échaudé craint l’eau froide».








Exercices



1/ Classez dans un ordre logique les évènements du récit ci-après :

La voiture capote, l’automobiliste freine, le conducteur aperçoit un chariot qui barre la route, les témoins se précipitent, on appelle le médecin, on sort les blessés de la voiture.



2/ Il vous est arrivé d’avoir peur. Racontez dans quelles circonstances. Qu’avez-vous fait ? Avez-vous essayer de vaincre votre peur ? Racontez fidèlement.


3/ Quel est votre jeu préféré. Racontez une partie que vous faites avec un camarade. Expliquez pourquoi vous préférez ce jeu aux autres.



4/ En rentrant de l’école, le soir, vous trouvez sur le bord de la route, un objet perdu : porte-monnaie, clef, somme d’argent, objets divers.... Vous portez l’objet trouvé à la Mairie.



5/ Vous avez eu l’occasion d’assister dans la rue à une scène amusante. Racontez en quelles circonstances, ce que vous avez vu, ce qui vous a tant amusé.



6/ (Voir la fable le Lièvre et la Tortue - La Fontaine)
Le lièvre, par son insouciance, a reçu une bonne leçon de la part de la tortue. Devenu vieux, il raconte son aventure à ses petits-enfants et il leur fait des recommandations.



7/ Le chat et le chien de la maison parlent entre eux de leurs maîtres. Imaginez ce qu’ils peuvent bien se dire.



8/ Un lapin s’est échappé du clapier et rencontre un lapin de garenne. Imaginez  quelle peut être leur conversation.