dimanche 29 septembre 2013

Orthographe d'usage - Emploi de la majuscule


 

La lettre majuscule s’emploie :

1/ Au commencement d’une phrase.

Exemple : La terre tourne.





2/ Au commencement de chaque vers, quel que soit le signe de ponctuation placé à la fin du vers précédent.

Exemple :

Quand les récoltes sont rentrées
Et que l’hiver est revenu,
Des arbres, en files serrées,
Se déroulent sur le sol nu.

.....
(Charles Frémine)


(Poésie complète ci-dessous)









3/ Après les deux points, quand on rapporte les paroles de quelqu’un.

Exemple :

Louis XV disait : «Après moi le déluge.»





4/ Au commencement de chaque nom propre.

Exemple : France.












Les Pommiers



Quand les récoltes sont rentrées
Et que l'hiver est revenu,
Des arbres, en files serrées,
Se déroulent sur le sol nu.

Ils n'ont pas le port droit des ormes,
Ni des chênes les hauts cimiers ;
Ils sont trapus, noirs et difformes :
Pourtant qu'ils sont beaux mes pommiers !

Leurs rangs épais couvrent la plaine
Et la vallée et les plateaux ;
En droite ligne et d'une haleine
Ils escaladent les coteaux.

Tout leur est bon, le pré, la lande,
Mais s'il faut du sable aux palmiers,
Il faut de la terre normande
À la racine des pommiers !

Quand mai sur leur tête arrondie
Pose une couronne de fleurs,
Les filles de la Normandie
N'ont pas de plus fraîches couleurs.

Leurs floraisons roses et blanches
Sont la gloire de nos fermiers :
Heureux qui peut voir sous leur branches
Crouler la neige des pommiers !

Les matinales tourterelles
Chantent dans leurs rameaux touffus,
Et les geais y font des querelles
Aux piverts logés dans leurs fûts.

Les grives s'y montrent très dignes
Et tendres comme des ramiers ;
Elles se grisent dans les vignes,
Mais font leurs nids dans les pommiers.

L’automne vient qui les effeuille ;
Les pommiers ont besoin d’appuis,
Et leurs longs bras, pour qu’on les cueille,
Jusqu’à terre inclinent leurs fruits.

Leurs fleurs, leurs oiseaux, leurs murmures,
Ont enchanté mes premiers jours,
Et j'ai, plus tard, sous leurs ramures,
Mené mes premières amours ;

Que l'on y porte aussi ma bière,
Et mon corps, sans draps ni sommiers,
Dans un coin du vieux cimetière,
Dormira bien sous les pommiers !




Charles Frémine




Orthographe d'usage - Récapitulation des consonnes


 

Ai

Les noms féminins terminés par le son final «ai» prennent un «e» :

claie, raie, etc...

Excepté : paix.








Au

Les noms dont le son final est «au», au singulier, s’écrivent par «eau» : 

bateau, château, etc... 

Excepté : boyau, étau, fabliau, gluau, gruau, hoyau, joyau, landau, sarrau, tuyau.








B, D, G

On double les lettres «b, d, g» dans les mots suivants et leurs composés :

abbé, rabbin, sabbat ; addition, adduction, bouddhisme, reddition ; agglomérer, agglutiner, aggraver, suggérer.








B, M, P

Dans le corps d’un mot, devant les lettres «b, m, p» on met un «m» et non un «n» :

pompe, tambour, emmener,

Excepté dans les mots bonbon, bonbonne, bonbonnière, embonpoint, néanmoins.







C

On double ordinairement le «c» après «ac, oc, suc» : accabler, occasion, succès, etc...

Exceptions principales : acacia, académie, acajou, acanthe, acolyte, acopte, aconit, acoustique ; ocre, oculaire ; sucre et leurs composés.








É

Les noms féminins terminés par le son aigu «é» prennent un «e» muet : saignée, allée etc... 

Exceptions : amitié, initié, moitié, pitié, psyché.



Au contraire, les noms féminins terminés par «té» ne prennent pas l’ «e» muet : bonté, charité, etc..

Exceptions : bractée, dictée, jetée, montée, nuitée, portée et ceux qui expriment une idée de contenance : charretée, pelletée, etc...








EUR


Les noms en «eur» s’écrivent sans «e» à la fin : lutteur, voltigeur, etc...

Exceptions : beurre, babeurre, demeure, heure, leurre, chantepleure.








F

On double la lettre «f» dans les syllabes «af, ef, of, if, uf, ouf» : affaire, effort, siffler, offre, souffle, truffe, difficile, suffire, souffrir.

Principales exceptions : afin, Afrique, ; éfaufiler ; bifurcation, fifre, persifler ; soufre pantoufle, moufle, boursoufler ; manufacture, nénufar (1), usufruit, tartufe et leurs composés.



(1) L'Académie Française a écrit « nénufar » de 1762 jusqu'en 1935 (huitième édition de son Dictionnaire) et les rectifications orthographique du français en 1990 préconisent de revenir à cette orthographe du fait de l'origine «arabo-persane»  du mot (nīnūfar), car le digramme ph serait conforme avec une translittération du  phi(φ) du grec ancien mais pas du fāʾ (ﻑ) arabe.

En adoptant la graphie « nénuphar » dans la huitième édition de leur Dictionnaire (achevée en 1935), les Académiciens se seraient laissé aller à un rapprochement sémantique avec les nymphes (ces dernières partageant avec les nénuphars un attrait certain pour l’eau), mais également avec le genre Nymphaea, qui est celui de certains nénuphars. Dans son propre dictionnaire, Émile Littré a comme entrée principale «nénufar», mais cite également nénuphar «d'après l'usage des botanistes»1. Cette dernière graphie figurait déjà dans les dictionnaires de Thomas Corneille, Trévoux, Jean Nicot, Antoine Furetière.







 I 


Les noms féminins dont le son final est «i» prennent un «e» : poésie, jalousie, etc... 

Excepté : brebis, fourmi, la merci, nuit, perdrix, souris.







L

On double la lettre «l» dans la syllabe «il» : illustre, illégal, etc...

Exception : île, ilote et leurs composés.







M

On double la lettre «m» dans les syllabes «im, com» : immense, commerce, etc...

Principales exceptions ; image, imiter, comédie, comestible, comice, comique, comité et leurs composés.







P

On double le «p» dans les syllabes «ap, op, sup» : appel, opposer, supposer, etc...

Principales exceptions : apaiser, apercevoir, apitoyer, aplanir, aplatir, aposter, âpre, après, apostiller, apurer, suprême et leurs composés.







R

On double la lettre «r» dans la syllabe «ir» : irriter etc...

Exceptions : iris, irascible, ironie, iroquois et leurs composés.








Son (zon)

Les mots qui ont pour son final «zon» prennent «s» : maison, poison, etc...

Excepté : gazon, horizon et leur composés.







T

On double le «t» dans la syllabe «at» : attacher, attention, etc...

Principales exceptions : atelier, athée, atome, atermoyer, atours, atout, être, atroce, atrophie et leur composés.







U

Les noms féminins en «u, ou», prennent un «e» muet : tortue, avenue, boue, roue, etc...

Exceptions : bru, glu, tribu, vertu ; toux.






Orthographe d'usage


 
L’orthographe est l’art décrire sans faute les mots d’une langue.


L’orthographe est régie soit par les règles grammaticales, soit par les exigences de l’usage.



De là, deux sortes d’orthographes :


l’orthographe de règles

et

l’orthographe d’usage.



L’orthographe de règles consiste dans l’observation de certains principes de grammaire, comme l’accord, la marque du pluriel, la formation du féminin dans les noms, les adjectifs et les participes, etc...

L’orthographe d’usage n’obéit, pour ainsi dire, à aucune règle grammaticale. On l’acquiert en lisant fréquemment les bons auteurs.




L’étymologie et la dérivation sont des fondements de l’orthographe d’usage.


La dérivation offre un moyen pratique de trouver l’orthographe du radical.

Par exemple 

tard emprunte de «d» final aux mots tarder, tardif ;

art emprunte le «t» aux mots artiste, artisan.



Quand on écrit des participes ou des adjectifs masculins, c’est dans leur féminin qu’il faut, dans la plupart des cas, prendre la lettre finale du masculin.

Exemple :

fécond, féconde ;

soumis, soumise ;

décrépit, décrépite ;

vert, verte ;

pervers, perverse.



Il y a des exceptions, et l’on trouve dans certains dérivés des lettres caractéristiques qui ne figurent pas au primitif :

abri, abriter ;

favori, favorite ;

clou, cloutier ;

jus, juteux ;

filou, filouterie ;

indigo, indigotier,

etc...


Les signes de ponctuation



La ponctuation porte de la clarté dans le discours écrit
et marque aussi les poses que l’on doit faire en lisant.




Il y a six principaux signes de ponctuation, qui sont :

-la virgule,

-le point-virgule,

-les deux points,

-le point,

-le point d’interrogation,

-le point d’exclamation.





La virgule indique une petite pause et s’emploie :

1/ Pour séparer les parties semblables d’une même phrase, c’est-à-dire les noms, les adjectifs, les verbes, etc... qui ne sont pas unis par les conjonctions et, ou, ni.

Exemple La mouche va, vient, fait mille tours.



2/ Avant et après toute réunion de mots que l’on peut retrancher sans changer le sens de la pharse.

Exemple Un ami, don du ciel, est un trésor précieux.



3/ Après les mots mis en apostrophe.

Exemple O France, que tu es belle !





Le point-virgule indique une pause moyenne.

Il s’emploie pour séparer entre elles les parties semblables d’une même phrase.

Exemple Le travailleur gagne sa vie ; le paresseux vole la sienne.




Les deux points s’emploient :

1/ Après un membre de phrase qui annonce une citation.

Exemple Personne ne peut dire : je suis parfaitement heureux.



2/ Avant une phrase qui développe celle qui précède.

Exemple Laissez dire les sots : le savoir a son prix.


3/ Avant une énumération.

Exemple : Voici notre histoire en trois mots : naître, souffrir, mourir.




Le point indique une grande pause.

Il s’emploie après une phrase entièrement terminée.

Exemple L’amour du travail en adoucit la fatigue.




Le point d’interrogation s’emploie a la fin de toute phrase qui exprime une demande.


Exemple 

Que dites-vous ?
Où allons-nous ?




Le point d’exclamation s’emploie après les interjections et à la fin des phrases qui marquent la joie, l’admiration, la douleur, etc...


Exemple 

Bravo ! c’est très bien !
Oh ! que cela est beau !




Outre ces six signes de ponctuation, on distingue encore :



Les points de suspension qui s’emploient quand une émotion, une pensée soudaine vient occuper l’esprit et l’empêcher d’achever une phrase commencée.


Exemple Quant à vous... mais je vous le dirai demain.




La parenthèse qui sert à isoler, au milieu d’une phrase, des mots étrangers au sens général.

Exemple La peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom) faisait aux animaux la guerre.




Les guillemets qui se mettent au commencement et à la fin d’une citation.

Exemple D’Assas s’écria : «Auvergne, tirez, ce sont les ennemis !»




Le tiret qui marque le changement d’interlocuteur dans le dialogue et remplace les mots dit-il, répondit-il, etc...

Exemple 

«Qu’est cela ? lui dit-il.
-Rien.
-Quoi ! rien ?
-Peu de chose»