lundi 6 mai 2013

Les sujets spéciaux - Apprendre à faire un portrait








Lire un texte d’écrivain


Un vieux soldat 


Ses petits yeux plissés, son nez en bec de corbin, les pommettes de ses joues séparées du nez par deux grosses rides en paraphe, lesquelles se perdaient dans une large impériale roussâtre, tout riait dans la physionomie du vieux soldat, tout respirait une bonne humeur joviale. C’était une vraie figure militaire, hâlée, brunie par le grand air, pleine de franchise, mais aussi de finesse goguenarde. Son grand shako, sa grosse capote gris-bleu, le baudrier, l’épaulette, semblaient faire partie de son individu. On n’aurait pu se le représenter autrement.

(Erckmann-Chatrian)




1/ COMMENT FAIRE LE PORTRAIT PHYSIQUE D’UNE PERSONNE ?


a/ Evitez les descriptions trop minutieuses et trop longues, ne notez pas tous les détails.

b/ Au contraire, choisissez les traits caractéristiques, ceux qu’on remarque à première vue concernant :

LE COSTUME : 

«Son grand shako, sa grosse capote gris-bleu, le beaudrier, l’épaulette semblaient faire partie de son individu.»

 
«Une casquette à visière de cuir cachait en partie son visage. Sa chemise de grosse toile jaunie laissait voir sa poitrine velue.» (V. Hugo)

«Ses jambes en bas bleu sortaient d’un pantalon jaunâtre très tiré par les bretelles. Il était chaussé de souliers forts, mal cirés, garnis de clous.» (G. Flaubert)




LE VISAGE, LES MAINS, LE CORPS etc....


«Ses cheveux avaient blanchi sur sa figure rouge et ravinée par les rides. Son grand corps noueux et maigre, jadis si robuste, se cassait en deux et s’inclinait de plus en plus vers la terre.» (O. Mirbeau)

«Elle était sèche, ridée, courbée. Ses doigts crochus comme des pattes de crabe saisissaient à la façon des pinces.»

«Une petite fille blonde et rose, de seize à dix-sept ans, fraîche comme un bouton d’églantine, les yeux bleus, le petit nez droit, aux narines délicates, les lèvres gracieusement arrondies.» (Erckmann-Chatrian)



LES ATTITUDES - LES GESTES

Grand-père fume sa pipe à petits coups... Il se baisse, prend un charbon et le pose sur sa pipe. (Moselly)


Les vieux jouent aux quilles : 
Il faut les voir, le genou ployé, lever la boule à la hauteur des yeux comme pour viser les quilles, puis la lancer brusquement d’un vigoureux coup de reins, et quand elle est lâchée ils font des gestes et des tâtonnements de mains comme pour la ramener au milieu si elle s’égare.

La petite acrobate :
Une fillette de dix ans, gracieuse, jolie, adroite, s’élance sur le tapis en multipliant les cabrioles. Un baiser à droite, un autre à gauche, et la voilà qui bondit sur un escabeau. (Guilloux)



2/ COMMENT FAIRE LE PORTRAIT MORAL

Pour donner une idée du caractère, des sentiments, de la condition sociale d’une personne :

a/ énumérer simplement ses qualités ou ses défauts :

«C’était une figure militaire pleine de franchise, mais aussi de finesse goguenarde.»

«C’était un beau et grand vieillard, digne dans son langage, ferme dans son commandement, bienveillant au pauvre monde, rude pour lui seul.» (F. Mistral)


b/ suggérer ou laisser deviner le caractère :

En montrant la personne en action : 

Le distrait :

«Il joue au tric-trac, il demande à boire, on lui en apporte : c’est à lui de jouer, il tient le cornet d’une main, le verre de l’autre ; et, comme il a grand soif, il avale les dés et presque le cornet, jette le verre d’eau dans le tric-trac et inonde celui contre qui il joue.» (La Bruyère)


Un homme économe mais charitable :

«Bien que le long du chemin il ramassât  une bûchette pour l’apporter au foyer, bien qu’il se contentât, pour son humble ordinaire de légumes et de pain bis, toujours sa table était ouverte et sa main et sa bourse pour tout pauvre venant.»



En rapportant quelques paroles probantes :

Un avare :

«Nous serons huit ou dix ; mais il ne faut prendre que huit. Quand il y a à manger pour huit il y en a bien pour dix.» (Molière)



c/ Mettre en harmonie le physique et le moral :

«Mon père les dominait par la taille, par le sens comme par la noblesse. C’était un beau et grand vieillard, digne dans son langage, ferme dans son commandement.» (F. Mistral)


«Les lèvres rasées soigneusement, dessinent le modèle de leur bonté souriante.» (Mossely)





Exercices :

1/ Dans les mots ci-après, cherchez ceux qui s’appliquent : 

à un homme fort,
à un homme faible.

frêle - robuste - râblé - vigoureux - débile - musclé - solide - malingre - chétif - découplé - fluet - une forte carrure - un gringalet - un hercule - un maigrichon - un géant - une faible corpulence - un athlète - un colosse.

Employez le mot «svelte» dans une courte phrase.





2/ Avec les mots ci-après composez deux listes : une pour les défauts, une pour les qualités :

serviable - dévoué - zélé - égoïste -  cruel - charitable - taquin - obligeant - ponctuel - turbulent - effronté - calme - méticuleux - prudent - espiègle - éveillé - impulsif - scrupuleux - savant - brutal - compétent - audacieux




3/ En quelques phrases décrivez les traits caractéristiques d’un camarade.




4/ En une phrase décrivez les traits caractéristiques du visage des personnes suivantes :

un vieillard triste
un enfant grognon
un homme gai
un enfant entêté




5/ Suivant le modèle des paroles prononcées par l’avare : «Nous serons huit ou dix ; mais il ne faut prendre que huit. Quand il y a à manger pour huit il y en a bien pour dix.» ; écrivez des paroles prononcées par chacune des personnes suivantes en montrant leur caractère : 

une femme prévoyante
un homme généreux
un enfant charitable